revenir à la vie sociale
"J'ai l'impression qu'il y a un rejet, pas de mon physique mais de ma personne par les filles !".
De nouvelles questions se posent pour le traumatisé cérébral après le passage dans un centre de réadaptation. Comment retrouver la vie d'autrefois après une longue absence et le décalage lié au traumatisme cérébral et à ses conséquences ? Comment retrouver une conduite adaptée à la situation sociale et affective qui s'est considérablement modifiée durant son absence ? Comment combler le fossé creusé entre l'avant et l'après-accident ?
Éduquer aux conduites sociales : un combat quotidien.
Le combat quotidien, pour l'entourage de beaucoup de personnes traumatisées, est le rappel des comportements et conduites sociales "corrects" et le respect d'une certaine distance dans la relation à l'autre. Il ne faut cependant pas croire que ces rappels auront une valeur éducative définitive : le plus souvent, la personne traumatisée vit dans l'immédiateté, les processus primaires au sens psychique du terme. L'autocontrôle se fait "après coup". La complexité est de lui laisser le temps de découvrir une autre façon de voir ou de faire les choses, sans le braquer et en gardant en mémoire ses difficultés.
La distance et le respect nécessaires aux relations sociales et amoureuses, peuvent être favorisés en lui permettant de repenser, redire ou refaire. Cette "rééducation sociale" est difficile mais possible, jusqu'à un certain point, en fonction de l'expérience antérieure, du niveau culturel et des capacités de récupération post-lésionnelle.
Comment réagir face à l'hypersexualité ?
Mme K., traumatisée cérébrale ayant bien récupéré sur le plan de la motricité, a, du fait d'un syndrome frontal, une absence de maîtrise de ses comportements sexuels. Lors d'un voyage en train, elle a fait l'amour avec chacun des passagers du même wagon.
Il s'agit de personnes traumatisées cérébrales qui, par désinhibition et en réponse à des pulsions, font des avances sexuelles, éventuellement agressives, aux premières personnes rencontrées. Cette attitude est aussi bien masculine que féminine. Il n'est pas facile de leur redonner les codes d'une attitude compatible avec une cohabitation hommes-femmes sans heurts ni mal-être. Il s'agit souvent de personnes qui n'assimilent pas les recommandations et qui renouvellent sans cesse les mêmes attitudes. Les solutions qui restent sont donc d'éviter les situations à risque et, si cela n'est pas possible, d'accompagner et de surveiller la personne traumatisée.